Poesia - 'Gli imperfetti sono gente bizzarra' LVF, 2012 di Rita Pacilio esce tradotto in Francia da Giovanni Dotoli e Francoise Lenoir



Les imparfaits sont des gens bizarres
Préface de Davide Rondoni
Traduction en français
par Giovanni Dotoli et Françoise Lenoir

En couverture :
Photographie de Stefano Bonazzi


Préface de Davide Rondoni

Écrire de la poésie, connaître. La dure poésie-soeur
Rares sont les ouvrages de poésie qui ces derniers temps ont su me toucher autant que ce recueil de Rita Pacilio. Un journal douloureux et fulgurant, très personnel, où la force des vers glisse, tisse et déchire le murmure, où ils restent cependant ramassés, prononcés par une voix provenant du lieu inexpugnable qu’est l’espace propre à la condition de soeur. « La prison de mon frère / a des fenêtres sourdes » …
Cet ouvrage est visionnaire et intime, mais par le biais d’une qualité de composition particulière et d’une grande concentration, il esquive tous les risqué rarement inévitables dans un tel corps à corps avec l’abîme … ici la voix de Rita Pacilio provient d’un lieu intime et sans défense. La poésie-soeur n’observe pas, c’est une destination commune, un lieu chairs sang communs et indivisibles. Un amour qui est connaissance. Celui qui observe est dans un autre lieu que celui du gouffre, de la peine, la soeur, elle, n’est jamais ailleurs. La soeur est la seule à savoir…
Tout ce voyage en enfer, cette traversée éprouvante, où les vers sont d’une beauté épuisée et majestueuse, comme certaines oeuvres de Bacon, ou même, en Italie, comme certains autoportraits de Crespi, ont un coeur en diamant, très chaste et resplendissant: « J’ai parlé à ton corps fraternel »…
Dans ce livre, Rita Pacilio fait preuve d’une qualité de mesure et de puissance emblématique qui la rapproche de certaines voix appartenant à ce qu’il y a de meilleur dans la poésie italienne …
Et si quelqu’un décidera de chercher un nouveau rapprochement avec un autre type de production, par impénétrabilité lumineuse, par force respectueuse et par docilité, il lui faudra alors ouvrir les lettres que Paul Claudel adressait à sa soeur Camille. Dans ce cas-là aussi brûlait, inintelligible, une fraternité éprouvée, dévastée mais cependant inébranlable. C’est la force des mots, leur poésie surprenante, encore, encore et encore. Parce que le mot qui explore l’abîme est le premier signe d’une lumière possible.
« Dans le doute ils serrent les paupières pour
retrouver la nuit, pour ne pas la perdre ».
(Davide Rondoni)


Mille fois les chants des magnolias
reviennent au crépuscule
à mon souffle.
Ils ne craignent point la trame des vents
ni les lignes ondulées du sein des nuages.
Ils s’attardent seulement lorsque l’écho désespéré
les poursuit.
(dédié à Alfonso)

Le lac de Nemi se ride
en un geste de douloureux silence
à le regarder mordre les nuages
le souffle arriverait au sommet.

Les visiteurs montent
sur une route dégagée apparaissent
au milieu des plantes
des filles noires à moitié nues

qui promènent leurs peurs
et leurs cuisses transies. Elles fixent
la lueur inquiète du soir
comme si elles la touchaient.

Je demande pardon au monde / et à toi / pour mon errance lasse / pour mon cri muet / pour la course qui m’essouffle et me parle /. Le destin est un cercle sans fin.

Notice biographique de l’auteure

Rita Pacilio (Bénévent - Italie - 1963) est poète, écrivaine, collaboratrice dans le domaine de l’édition, sociologue, médiatrice familiale. Elle a rédigé des ouvrages anthologiques, editing, lecture/analyse de textes poétiques et d’essais ; elle a écrit plusieurs essais, parmi lesquels, La fede come metafora comunicativa : è possibile la fede sociale ? (Fara, 2013). Pour l’Université du Sannio, elle a collaboré à l’essai Famiglia e società. Elle organise et promeut des événements culturels. Elle a publié des préfaces, approfondissements, articles, critiques et notes de lecture sur plusieurs revues et blogs spécialisés. Présidente et jurée de prix littéraires et d’associations culturelles, elle a coordonné des ateliers et des projets liés à la poésie dans les écoles. Ses recueils de poésies les plus récents sont : Gli imperfetti sono gente bizzarra (La Vita Felice, 2012), Quel grido raggrumato (La Vita Felice, 2014), Il suono per obbedienza - Poésies sur le jazz (Marco Saya Edizioni, 2015)
Prima di andare (La Vita Felice, 2016). Son oeuvre narrative : Non camminare scalzo (Edilet Edilazio Letteraria 2011). Sa fable La principessa con i baffi (Scuderi Edizioni, 2015) est un conte pour enfants.

Publications

Luna, stelle…e altri pezzi di cielo, préface de Felice Casucci, Edizioni Scientifiche Italiane, 2003. Tu che mi nutri di Amore Immenso. Silloge sacra, Patti - Messina, Nicola Calabria Editore, 2005. Nessuno sa che l’urlo arriva al mare, Patti - Messina, Nicola Calabria Editore, 2005. Ciliegio Forestiero, LietoColle, 2006. Tra sbarre di tulipani, LietoColle, collection Aretusa, 2008. Alle lumache di aprile, préface d’A. Rigamonti et
postface de G. Linguaglossa, LietoColle, collection Aretusa, 2010. Di ala in ala, Dialogo poetico Pacilio - Moica, préface de Dante Maffia, LietoColle, collection Aretusa, 2011. Non camminare scalzo, Edilet Edilazio Letteraria, 2011. Gli imperfetti sono gente bizzarra, La Vita Felice, 2012. Quel grido raggrumato, La Vita Felice, 2014. Il suono per obbedienza, Marco Saya Edizioni, 2015. La principessa con i baffi, Scuderi Editrice, 2015 (contes pour enfants). Prima di andare, LVF, 2016. En août 2016, Rita Pacilio a présenté au grand public son projet “Parole e musica” - Jazz in versi: contaminazioni.
Discographie
‘Infedele’ Splasc(h)Records





Nessun commento:

Posta un commento